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12/12/2018

La méditation des carmes ce jour

"Vous qui peinez et qui êtes surchargés"...

 

Jésus, en disant cela, s'adressait en premier lieu à tous ceux qui étaient écrasés et blessés par le fardeau ou le joug de la Loi, mais aussi, plus largement, à tous ceux qui pliaient sous le poids des épreuves. Et là, chacun de nous se sent rejoint, compris, et interpellé. Car les épreuves sont notre lot à tous, au moins à certaines heures ou à certains tournants de la vie : Epreuves de santé, épreuves de famille, épreuves dans la réalisation de nous-mêmes et, pour les consacrés, épreuves de la vie communautaire.

 

Même les personnes au caractère le plus heureux ou le mieux trempé peuvent se sentir un moment écrasé par l'épreuve ; et quand les soucis s'accumulent, elles accusent le coup, car le malheur leur semble sans issue.

 

"Venez à moi, dit Jésus, vous qui pliez sous le poids de la souffrance, vous qui pleurez un être cher, car je viens habiter votre solitude.

 

Venez à moi, vous qui êtes las de vous donner et de vous oublier, car avec moi cette mort sera fécon­de.

 

Venez, vous qui peinez au désert de la foi, car ma parole le fera refleurir.

 

Venez à moi, vous que la haine a chassés de votre pays, de votre maison ou des horizons de votre enfance, car avec moi vous serez dans le pays de Dieu.

 

Venez à moi, vous qui pleurez de ne pouvoir pardonner, car je suis doux et humble de cœur.

 

Venez à moi, et moi, je vous ferai reposer."

 

Mais comment Jésus s'y prend-il, et quel ce repos qu'il nous promet ? Est-ce que le Seigneur enlève d'un seul coup de nos épaules toutes les charges et tous les jougs ?

 

Non : la plupart du temps nos fardeaux restent en place, même si parfois Dieu exauce nos prières de manière inattendue. Le plus souvent les fardeaux ne changent pas : c'est nous qui changeons sous le fardeau, à partir du moment où nous l'assumons comme le fardeau que Jésus nous demande de porter, et à partir du moment où, à l'école de Jésus, nous reprenons un chemin d'humilité et de douceur.

 

Car souvent c'est la révolte et l'agressivité qui nous ôtent toute force intérieure. Ce qui nous paralyse, c'est de deviner ou d'imaginer, derrière les épreuves, telle ou telle réaction trop humaine, telle ou telle incompréhension ou animosité, telle ou telle injustice, telle ou telle volonté de nous barrer la route.

 

Ce qui nous fait chavirer dans notre espérance, c'est d'interpréter nos souffrances comme un rejet de Dieu ou comme une absence de son amour.

 

À l'école de Jésus, on n'échappe pas forcément à l'épreuve, mais on apprend à lui donner un sens, à l'orienter le plus possible vers la vie, à l'assumer résolument dans la réponse à Dieu.

 

Le fardeau demeure, mais il devient léger, parce que c'est l'amour qui le porte : ce n'est plus le fardeau honni, mais le fardeau de Jésus. Le joug pèse encore sur les épaules, mais il ne fait plus mal, parce que Jésus lui-même l'a posé et l'ajuste chaque matin.

 

"Je vous ferai reposer", dit Jésus. Or son repos à lui fut rejoint à travers la Croix ; et c'est dans ce mystère qu'il nous invite à entrer : c'est par l'humilité et la douceur qu'il est entré lui-même dans le repos de Dieu."