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07/11/2018

Une série de questions

 

Le poème est dans ma boîte mail, reçu du site Poem a day/ Un poème par jour. Il est de Jen Hofer, et adressé en priorité à Traci Akemi Kato-Kiriyama.

Questions sur le mot, sur le son, sur le corps, que je vous laisse traduire :

 

 

a love letter to traci akemi kato-kiriyama

 



does a voice have to be auditory to be a voice?



where in the body does hearing take place?



which are the questions that cannot be addressed in language?



which are the questions where promises lodge?



how do we hear what is outside our earshot?



when does distance look like closeness, feel like velvet sunrise cheek to cheek?



what are the objects, ideas, or experiences we drop beneath the more evident surfaces of our lives to the air or water or ground beneath? do we drop them purposefully? are they forgotten?



what word makes the body?



what body defies the word?



which figures, shapes, presences, haunts, methods, media, modes, ephemera, gestures, abandonments, models, anti-models, breaths, harmonics? which soil? which fields?



what does beginning sound like? what body does continuing form? what note does perseverance hum?



is a word a body?



which apertures? which hinges?



where does a body stand without settling?



through which holes does history break into our day?



where in the past does the future excavate?



where in the future does the past propel?



what are the distinctions between proximity and simultaneity?



where does a body resist without refusal?



can borders be exceeded? can borders be disintegrated?



where in the body does hearing take place?



where in the body does loving take place?



how do we make family with someone we do not know?



what do we carry with us and where in the body do we carry it?



might we be permitted a we this evening?



may I hold your hand? to feel your hand as its actual shape, clothed in its papery useful unequivocal skin, bones stacked like tiny branches, the balancing act of a bird, joints unlocking, span from thumb to pinky octaving out toward unfamiliar harmonics?



what space does the body occupy despite everything?



what does despite sound like? what does with sound like?



where does at take place? where does respite take place?

 

Commentaire : Cela creuse la question de la résonance du mot dans le corps lui-même... caisse de résonance. Et de penser à Jésus en résonance avec le malade qui veut guérir. Le mot ou les mots qu'il emploie est-il/sont-ils toujours audible(s), ou reçu(s) en secret parfois ? "En sourdine", en somme. Le muet possèderait le verbe autrement, le sourd physiologiquement parlant, entendrait autrement. Et donc, comprendrait par un autre chemin.

21:51 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

Le miracle du jour : je suis hélée par une dame

 Ce matin, je suis allée conduire mon ami à une maison de radio dont je viendrai mettre le nom ici un peu plus tard. Il s'agit d'une radio qui émet de Douvrin, et qui est locale. J'ai déjà essayé de me connecter sur elle via mon petit poste mais ça n'a pas fonctionné. Il faut donc passer par le Net pour écouter "radio Douvrin" ; je le ferai à l'occasion.

 

Je ne suis pas entrée dans le studio d'enregistrement et suis restée dans "l'antichambre", comme dirait Simenon. À la faveur d'un besoin de pisser, j'ai fait le tour de la maison de radio. Les toilettes se trouvent dans l'entrée. Une fois le pipi évacué, je suis rentrée dans l'antichambre, et là, tout au bord, se trouvait un gros appareil qui diffusait l'émission en train d'être enregistrée (en direct).

Mon compagnon parlait d'un certain auteur de polar ; c'était intéressant. Ensuite, un autre écrivain s'est exprimé sur son dernier roman : des personnages en huis clos dans une grotte. C'était également intéressant.

Il y a eu, après cela une chanson catalane car l'animateur radio, monsieur Sueur, est épris de la Catalogne et de la beauté des catalanes. Sur cette chanson, ils sont sortis du studio d'enregistrement pour atterrir dans l'antichambre.

Mais ce n'était pas fini. Monsieur Sueur a fait une séance de photos d'une dizaine de minutes, avec son smartphone. Il photographiait les trois qui ont participé à l'émission, sur fond de publicité à la radio.

 Nous sommes repartis. J'ai dit à Patrick, que cette fois je l'avais entendu parler et que j'avais trouvé cela digne d'intérêt, idem pour le locuteur suivant. La précédente, n'ayant pas encore découvert l'emplacement de l'appareil qui diffusait l'émission (sur un volume assez bas mais tout à fait audible de près), je ne l'ai pas entendue. Elle aussi parlait de grottes me dit Patrick. 

 

Je dépose mon ami à la gare, prends le chemin de la maison, stationne la voiture devant celle-ci, le temps d'ouvrir la porte du garage, et là : le miracle du jour se produit pour moi : une dame me hèle. Elle est essoufflée, ne se sent pas bien me dit-elle, la pluie tombant dru, elle n'a pas de parapluie par dessus le marché. Elle me demande si je peux la conduire jusqu'à la poste.

 

Je l'embarque vers la poste. La dame est belle, de la beauté des super rondes d'environ 120 kg, du coup ça avait été compliqué pour elle d'enclencher la ceinture de sécurité, et je l'ai fait à sa place.

La dame me dit :

"Si vous avez du surplus en parfum : Cacharel, amour-amour, ou bien des plaids, pensez à moi j'habite à "tel" numéro, dans la même rue que vous."

 

Je lui dit "OK. Mais vous savez, si cela se trouve, vous êtes plus riche que moi. Vous trouvez que j'ai l'air riche ?"

 

Elle me  regarde en plein yeux et sourit de toutes ses dents (qu'elle a toutes). 

Elle m'explique quand nous arrivons aux abords de la poste, qu'elle veut aller au distributeur. Moi de lui répondre que nous allons devoir contourner car le distributeur est en sens interdit de notre côté.

 

Arrivées vers l'endroit ciblé, je me rends compte que je ne pourrai pas me garer devant le distributeur et me gare au petit parking.

 

— Je vous attends ici, lui dis-je.

 

La dame me tend sa carte bancaire et me dit le numéro de cette carte. Je refuse de l'utiliser, d'autant qu'elle ne me dit pas la somme à lui retirer.

 

— Bon, on va voir si c'est vraiment impossible de se mettre juste en face du distributeur, ou le plus près possible, lui dis-je.

 

Elle acquiesce et je redémarre. Nous parvenons à nous garer à deux mètres du bidule.

Ensuite je la mène au tabac. Entre temps la dame m'a dit qu'elle vivait "sur l'AAH" et que celle-ci ne lui a pas encore été versée.  Mais il n'y a pas que du "passif" dans sa vie car elle a la chance d'avoir deux enfants en super forme. Elle souffre de dépression, a-t-elle ajouté,  à cause d'un mari qui la frappait et dont elle est divorcée.

Je la dépose devant chez elle : une grande maison coquette. Plus belle que ma petite habitation, et je m'en contrefiche.

 

Je lui ai rendu service... et avant de savoir dans quelle maison elle habitait, je lui ai offert le parfum qui était rangé sous le pare-brise. Je ne le regrette pas non plus. Même si j'aimais ce parfum.

Je devais sentir bon, pour qu'elle me réclame de "l'amour-amour de Cacharel". La dame m'a fait un compliment et je trouve cela gracieux, même si c'était à son insu qu'elle me faisait cette "offrande verbale".

Il ressort de tout cela un sentiment que la population du Nord de La France est en souffrance morale pour beaucoup de ses membres. La dame par exemple ne se rendait pas compte qu'elle aussi sentait bon. Elle n'avait pas besoin de mon parfum. Ou elle en avait besoin pour une autre raison, plus complexe.

La dépression ou se consumer dans la tristesse, si bien que la femme dont il est question demande des choses à une supposée consumériste à qui elle voulait plus ou moins soutirer du surplus. Et là, ce n'était pas un compliment. Mais elle ne l'a pas fait exprès.

 

Enfin, j'ai aimé l'aventure vécue avec "amour-amour de Cacharel".

Merci Mon Dieu, pour ce moment avec amour-amour.

 

12:54 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)