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06/06/2017

Le DVD vu et revu : La veuve Couderc

 

J'ai regardé une première fois le film La veuve Couderc, tiré d'un roman de Simenon, hier après-midi mais mon ami s'étant profondément endormi à cette heure-là, je l'ai revisionné avec plaisir le soir, afin de le partager avec lui.

 

Reconstitution incroyable du cadre de vie des gens à l'époque des années 1930... on y voit un cheval de halage conduire une péniche et une femme, jouant la belle sœur hostile de la veuve Couderc,  exerçant le métier d'éclusier... elle fait monter et descendre son pont-levis au gré du passage des péniches... les gens  attendent  alors placidement leur tour pour traverser.

 

Malgré ces images paradisiaques,  dans les années 1930 il y avait comme un climat de guerre civile en France et ce film en témoigne  subtilement. À l'époque, les humanistes étaient plutôt dans le camp des communistes en France,  et de leurs sympathisants... par contre, du côté de l'armée, bien à droite politiquement parlant,  on voit à la fin du film se commettre une exaction fasciste particulièrement criminelle ; on assiste à une chasse à l'homme... d'après ce film ce genre de choses étaient alors plausibles  : quelque deux cents soldats sont réquisitionnés pour finalement tirer à vue sur un évadé du bagne, sachant qu'il ne présente plus de danger pour quiconque. Ce film témoigne donc du climat politique des années  30, où  également un antisémitisme récurrent se repointait,  qui ne demandait qu'à éclater, on voit en effet écrit à la chaux blanche sur le mur d'une église une phrase injurieuse à l'encontre des Juifs... le scandale Stavinsky étant le prétexte pour faire porter aux Juifs le chapeau concernant tout ce qui n'allait pas d'un point de vue financier dans le pays. Faire porter le chapeau ! voilà bien une attitude qui distinguerait l'homme des autres animaux, pour le coup moins inhumains que l'homme en ces circonstances. 

 

Le film est à mes yeux et pas seulement aux miens heureusement, un chef-d'œuvre...  cadrages admirables...  prises de vue sur une campagne éblouissante de beauté,  saisissante.

Les acteurs ne le sont pas moins par leur talent.  Alain Delon et Simone Signoret sont très convaincants... Bobby Lapointe joue aussi dans ce film ainsi que la femme de Jean Noiret ; leur fille, l'irrésistible jouvencelle, promenant son bébé en le tenant toujours dans les bras...et  lui rafraîchissant le visage à l'eau du canal est assez inoubliable aussi (bien que son nom ne me revienne pas en ce moment.)

 

Quel film !   

06:48 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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