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05/04/2017

La fille du train

 

J'ai lu ce livre, La fille du train,  sur une journée et demi. Commencé la veille,  je ne l'ai pas lâché de tout l'après-midi d'hier.

 

Le personnage de Rachel. L'auteure nous parle d'abord des ressentis de cette femme alors qu'elle regarde par la fenêtre du train, en marche évidemment. Le train de banlieue roule lentement, s'arrête même parfois assez longuement à des feux rouges,  l'observation des maisons alentour est donc possible. C'est ainsi que le lecteur voit le personnage de Rachel s'attacher à l'image d'un couple dont elle imagine peu à peu le caractère de l'un et l'autre. Elle les aperçoit mais ils sont un peu plus que des silhouettes, qui vaquent ou non à leurs occupations, se touchent parfois, ou regardent eux-mêmes le train passer, d'où elle les observe.  Dans sa vie personnelle Rachel ne se relève pas de ce qu'elle vit comme des échecs cuisants, qui la torturent : l'échec de son couple, et l'échec de sa maternité si l'on peut dire, car elle souffre de stérilité. De là, se dessine dans le livre une image critique de la société moderne. En effet on voit combien tout tourne exclusivement parmi les employés notamment, (ou même les oisifs qui fréquentent la salle de gym, on le constate ensuite par le biais d'un autre personnage), autour de l'enfant à condition qu'il soit en bonne santé, centre alors de la famille (car valorisant?). Si Rachel avait eu la force de caractère d'une héroïne sans faille elle aurait pu tenir la dragée haute à ces collègues étalant leur bonheur comme de la confiture sur la tartine de la vie, ou, sans avoir besoin de leur tenir la dragée haute via l'humour par exemple, partager  carrément ce bonheur avec eux (chose tout à fait possible mais à la seule condition que l'amitié soit réelle de la part des uns et des autres),  ou du moins recevoir ses bonnes ondes... mais Rachel ne parvient pas à ressentir suffisamment d'empathie pour eux, qui puisse lui permettre d'en bénéficier ... et pire, se sentant marginalisée, elle chavire dans l'alcoolisme. Ce couple de jeunes gens, idéalement beaux selon elle, et sans enfants, qu'elle voit tous les matins et soirs de la semaine par la fenêtre du train devient sa petite lumière du quotidien faisant ressortir ce qu'elle-même recèle encore de lumière ou d'amour. Tout n'est pas ombre en elle comme on pourrait le croire, vu sa détresse. Rachel se cherche et je me suis prise à espérer qu'elle se trouve dans ce voyage au bout de la nuit, c'est pour cela que j'ai lu le livre jusqu'au bout.

 

Paula Hawkins introduit  ses lecteurs dans un thriller, du fait que Jess, ainsi l'a appelée Rachel, la jeune femme du couple idéal, disparaît soudainement et que tous les journaux en parlent. 

 

Et là, avec la  "Jess" de Rachel qui s'appelle en réalité Mégan, un autre portrait de femme chavirant.

La condition de la femme est traitée une troisième fois, sous un autre angle encore, avec le portrait d'Anna, rivale de Rachel.

Point commun des deux rivales : elles sont toutes deux victimes d'une illusion, mais Anna, contrairement à Rachel est aussi victime d'un égoïsme pur et dur, qui va du moins diminuer à la fin, la lucidité aidant.

 

 

07:12 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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