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30/10/2014

Le butor étoilé

Avant de mettre ici en partage ma fiche Atlas concernant le butor étoilé, comme promis hier, un peu d'Histoire, insérée dans l'histoire du Bossu, roman  de Féval ; grande Histoire par le prisme de la personnalité de Paul Féval, auteur érudit s'il en est, avec cet extrait :

 

"La Maison d'or

 

Louis XIV était mort depuis deux ans, après avoir vu s'éteindre deux générations d'héritiers, le Dauphin et le duc de Bourgogne. Le trône était à son arrière-petit-fils, Louis XV enfant. Le grand roi s'en était allé tout entier. Ce qui ne manque à personne après la mort lui avait manqué. Moins heureux que le dernier de ses sujets, il n'avait pu donner force à sa volonté suprême. Il est vrai que la prétention pouvait sembler exorbitante : disposer par acte olographe de vingt ou trente millions de sujets ! Mais combien Louis XIV vivant aurait pu oser davantage ! Le testament de Louis XIV mort n'était, à ce qu'il paraît, qu'un chiffon sans valeur. On le déchira bel et bien. Personne ne s'en émut, sinon ses fils légitimes.

 

 Pendant  le règne de son oncle, Philippe d'Orléans avait joué au bouffon, comme Brutus. À peine eut-on crié à la porte de la chambre funèbre : "Le roi est mort, vive le roi !" que Philippe d'Orléans jeta le masque. Le conseil de régence institué par Louis XIV roula dans les limbes. Il y eut un Régent qui fut le duc d'Orléans lui-même. Les princes jetèrent les hauts cris, le duc du Maine s'agita, la duchesse sa femme clabauda ; la nation, qui ne s'intéressait guère à tous ces bâtards savonnés, demeura en paix. Sauf la conspiration de Cellamare, que Philippe d'Orléans étouffa en grand politique, la Régence fut une époque tranquille.

 

Ce fut une étrange époque. Je ne sais si on peut dire qu'elle ait été calomniée. Quelques écrivains protestent çà et là contre le mépris où généralement on la tient, mais la majorité des porte-plumes crie haro ! avec un ensemble étourdissant. Histoire et mémoires sont d'accord. En aucun autre temps, l'homme, fait d'un peu de boue, ne se souvient mieux de son origine. L'orgie régna, l'or fut roi.

 

En lisant les folles débauches, de la spéculation acharnée aux petits papiers de Law, on croit en vérité assister aux goguettes financières de notre âge. Seulement, le Mississipi était l'appât unique. Nous avons maintenant bien d'autres amorces ! La civilisation n'avait pas dit son dernier mot ! Ce fut l'art enfant, mais un enfant sublime. Nous sommes au mois de septembre de l'année 1717. Dix-neuf ans se sont écoulés depuis les événements que nous venons de raconter aux premières pages de ce récit. Cet inventeur qui institua la banque de la Louisiane, le fils de l'orfèvre jean law de Lauriston, était alors dans tout l'éclat de son succès et de sa puissance. La création de ses billets d'Etat, sa banque générale, enfin sa Compagnie d'Occident, bientôt transformée en Compagnie des Indes, faisaient de lui le véritable ministre des Finances du royaume, bien que M. d'Argenson eût le portefeuille.

 

Le Régent, dont la belle intelligence était profondément gâtée  par l'éducation d'abord, ensuite par les excès de tout genre, le Régent se laissa prendre, dit-on, de bonne foi, aux splendides mirages de ce poème financier. Law prétendait se passer d'or et changer tout en or.

 

 

Par le fait, un moment arriva où chaque spéculateur, petit Midas, put manquer de pain avec des millions en papier dans ses coffres. Mais notre histoire ne va pas jusqu'à la culbute de l'audacieux Écossais, qui, du reste, n'est point un de nos personnages. Nous ne verrons que les débuts éblouissants de la mécanique.

 

Au mois de septembre 1717, les actions nouvelles de la Compagnie des Indes, qu'on appelait des filles, par opposition aux mères qui étaient les anciennes, se vendaient à cinq cents pour cent de prime.

 

Les petites-filles, créées quelques jours plus tard, devaient avoir une vogue pareille. Nos aïeux achetaient pour cinq mille livres tournois, en beaux écus sonnants, une bande de papier gris sur lequel était gravé promesse de payer mille livres à vue. Au bout de trois ans, ces orgueilleux chiffons valurent quinze sous le cent. On en faisait des papillotes, et telle petite-maîtresse frisée à la bichon pouvait avoir cinq ou six cent mille livres sous sa cornette de nuit.

 

Philippe d'Orléans avait pour Law les complaisances les plus exagérées. Les mémoires du temps affirment que ces complaisances n'étaient point gratuites. A chaque création nouvelle, Law faisait la part du feu, c'est-à-dire la part de la cour. Les grands seigneurs se disputaient cette curée avec une repoussante avidité.

 

L'abbé Dubois, car il ne fut archevêque de Cambrai qu'en 1720, cardinal et académicien qu'en 1722, l'abbé Guillaume Dubois venait d'être nommé ambassadeur en Angleterre. Il aimait les actions, qu'elles fussent mères, filles ou petites-filles, d'une affection sincère et imperturbable.

 

Nous n'avons rien à dire des mœurs du temps, qui ont été peintes à satiété.  la cour et la ville prenaient follement leur revanche du rigorisme apparent des dernières années de Louis XIV.  Paris était un grand cabaret avec tripot et le reste. Si une grande nation pouvait être déshonorée, la Régence serait comme une tache indélébile à l'honneur de la France. Mais sous combien de gloires magnifiques le siècle à venir devait cacher cette imperceptible souillure !"

 

Paul Féval  Le Bossu,  p. 93 à 95,  Les Classiques de Poche

 

Le butor étoilé

 

"Le butor étoilé a une apparence de héron trapu. Il mesure en moyenne plus de 70 cm de haut, mais on observe une grande variabilité entre les individus. C'est un échassier assez court sur pattes et au cou épais. "

 

Je vous passe la description physique, ni flatteuse ni peu flatteuse, du butor que fait Atlas, elle est neutre et c'est bien comme cela, les bons côtés de la science. Et j'arrive au mœurs du butor :

 

Pendant la parade nuptiale, le mâle pousse une sorte de mugissement assez impressionnant qui ressemble au son d'un corne de brume, son gosier gonflé lui servant de caisse de résonance. Son cri habituel, qu'il pousse parfois dans les airs, est plus aigu. Selon les milieux et la densité de la population, les mâles peuvent conquérir une à cinq femelles.

 

Le butor niche dans la végétation dense d'une roselière. Le nid est constitué d'une petite plate-forme de 30 à 50 cm de diamètre composée de roseaux secs apportés par la femelle. Son entretien se poursuit après l'éclosion des petits. Entre mars et avril, la femelle y pond trois à sept œufs de couleur brun olive. La couvaison de cette unique ponte annuelle dure 25 à 26 jours.

 

Après l'éclosion, les oisillons sont nourris uniquement par la femelle ou conjointement avec le mâle, selon la densité des couples nicheurs. Les jeunes ont alors un duvet soyeux brun roussâtre. Pour nourrir leurs rejetons, les butors régurgitent la nourriture dans le nid, et les jeunes la saisissent eux-mêmes avant de l'avaler. Les petits sont de type nidicoles mais quittent le nid vers l'âge de 15 à 20 jours. Toutefois ils ne s'en éloignent guère. Ils ne deviendront indépendants qu'à l'âge de neuf semaines et atteindront leur maturité sexuelle au bout d'un an.

 

Le butor étoilé mène une vie très  discrète dans les marais parmi la riche végétation de roseaux, de phragmites et de joncs. Il évite toutefois les zones de roselières inextricables et les terrains plus ouverts. On le trouve également dans les ceintures de roseaux bordant les rivières et les lacs. D'une manière générale il affectionne les lieux humides et marécageux, d'eau peu profonde, couverts de roseaux et de végétation de haute taille. Le butor étant tolérant à l'eau saumâtre, on peut aussi relever sa présence dans  les estuaires et les deltas. Toutefois, il est rarement présent le long des côtes.

 

En France, le butor étoilé niche dans sept grandes zones : la Camargue, (où réside la plus grande population), les étangs littoraux du Languedoc, les marais de Loire-Atlantique, la Brenne, la Loraine, la Picardie et l'estuaire de la Seine "....

Atlas

 

Un son quand même moins mugissant que celui des bovins dans cet enregistrement du moins (on appelle aussi le butor étoilé Bœuf des marais en raison de son cri court et grave, dit Atlas, NP :  le mugissement bovin est pourtant  long,  se prolongeant de la basse vers les aigus en général... ce qui le rend  touchant car il est comme fait pour exprimer la détresse. ) 

 

 

Sur ce site, à droite, l'enregistrement, et parmi toutes les informations, cette observation assez incroyable :  le butor qu'on croirait en méditation en fait se cacherait en adoptant cette attitude ainsi décrite :

 

"Le butor étoilé est capable d'adopter plusieurs postures suivant le moment. Quand il est dérangé, il adopte une posture dressée parmi les roseaux, avec le cou et la tête tendus et le  bec pointé vers le ciel. A ce moment-là, il est presque semblable à son environnement. Il reste dans cette position et s'incline avec les roseaux poussés par le vent. Il peut rester ainsi plusieurs heures, jusqu'à ce que le danger s'éloigne. "

 

http://www.oiseaux.net/oiseaux/butor.etoile.html

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

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