08/09/2014
De cette écoute
De cette écoute de la vie, des témoignages sur Antonin Artaud j'en suis encore à réfléchir. Principes bourgeois d'Antonin Artaud nous dit-on, mais bourgeoisie, dont il est issu, qui ne veut plus de lui, puisqu'il "n'assure" aucune partie qui pourrait l'intéresser elle ; Est-ce sa maladie qui l'empêcha de rentrer dans le moule si l'on peut dire ? Une mise au ban en tant que malade impliqua-t-elle chez lui une déstructuration de tout ce qui faisait Antonin Artaud auparavant ; n'ayant ni rente, ni travail comment se restructurer dès lors ? De dé-structure à destruction il n'y a pas loin, pourtant Antonin Artaud, même vivant dans la peur (des électrochocs) et enfermé (ne sortant jamais de l'asile en raison de la désertion temporelle de ses amis ), même dans ces conditions donc de solitude, il pense sur le mode poétique et œuvre, j'ai entendu ses amis dire qu'il écrivait durant cette période. C'est ce qui le sauve socialement, car ses amis sont ceux qui s'intéressent à ses écrits. Il n'était pas désarmé comme les bergers fous, ses compagnons de dortoir, que personne ne sera venu rechercher. A-t-il méprisé les autres malades en dépit des principes parfois étroitement bourgeois qu'il avait gardés ? Je ne pense pas car la rébellion qui est survenue ensuite laisse à croire que sa révolte était due au sentiment d'une injustice qui ne touchait pas que lui. Dieu selon son concept, à son grand dam sûrement s'il s'en était aperçu car ce concept ressemble à celui de la religion catholique qu'il semble abhorrer, est une force, un facteur extérieur, pensant et tout puissant, auquel il s'adresse parfois directement. Un témoin dira que Dieu pour Artaud, c'est la société qui ne veut pas de lui et le fait souffrir, d'où qu'Artaud en vient à déclarer que Dieu et Diable se confondent et s'en prend à ce Dieu/ Diable qui le martyrise ; tout cela avec la candeur je trouve, d'un enfant, ainsi qu'avec la franchise et le courage de celui-ci (d'où Antonin "le Momo", enfant en marseillais a little bit stupid, maybe ?). Dieu c'est l'électrochoc et il crie contre lui et contre d'autres pratiques qu'il pressent, qui annihilent la pensée ; dans l'une de ses déclarations à Dieu, il parle aussi clairement du génocide qui vient d'avoir lieu à l'époque où il sort de l'hôpital de Rodez. Antonin Artaud, malade physique non malsain d'esprit, épris de justice, qui n'accepte pas son sort et ne lâche rien parce qu'il ne veut plus souffrir et veut entrer en société, en Dieu devenu juste à ses yeux.
Les choses vues sous l'angle d'un autre concept de Dieu, en chacun de soi, et non pas extérieur, telle une conscience rendant la personne non mécanique, pensante au sens de la méditation, deviennent différentes. La toute puissance peut s'imaginer alors comme une conjugaison, un ensemble de personnes n'ayant pas expulsé Dieu d'elles et qui chemineraient vers la justice : le règne de Dieu, comme dans la prière catholique Que ton règne vienne, mais alors, avec ce concept cette conjugaison heureuse des hommes prendrait du temps, un travail de conscience.
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