... vidée

La ville s'est vidée, je crois de plus des trois quarts de ses habitants, les Béthunois ont pris la route du Sud, mais il y a certains amoureux de l'Ecosse et de l'Irlande qui ont monté plus haut, ceux-là sont moins nombreux mais existent bel et bien. Hier je descendais donc à bicyclette la pente d'une artère de la ville qui habituellement bouchonne, en plein milieu de celle-ci, au loin, une grosse voiture noire, toutes portières ouvertes, le conducteur prenait son temps et semblait batifoler pour une raison inconnue autour de son véhicule... simple vérification que l'on fait habituellement sur un parking. L'homme m'oblige à dévier sur la gauche et tandis que j'amorce mon virage il me sourit d'un air réjoui, "épatant non ? regardez je ne vous gêne même pas", interprétai-je dans un silence radieux. La dolce Vita à Béthune, tandis que ça bouchonne ailleurs, partout ailleurs, hormis cette ville-ci qui d'un coup s'embellit d'autant qu'elle était ensoleillée sur fond bleu azur hier, notamment lors de cette constatation d'aisance maximale sur la route.  

Mes voisins de droite s'en sont allés, me confiant leur chat, que je nourris dans son patio par-dessus le grillage. L'ennemi farouche de Yoko s'est radouci à mon égard en chat intelligent, il a quitté son air renfrogné et me regarde en clignant des yeux. Il a même interrompu son repas croquettes pour prendre la pose quand il m'a entendu arriver, et ensuite vu, l'appareil photo en main. Photo de Gribouillot, car c'est un mâle :

 

Mieux cadré cette fois, Gribouillot pense peut-être qu'il va passer à la télé. C'est mieux qu'il ne peut imaginer, il passe sur mon blog.

Pendant ce temps-là, Yoko dort. Il sait que je nourris son partenaire de lutte, qui a manqué lui arracher une oreille une fois, l'éborgner une autre fois, mais apparemment le démon de la jalousie de le démange pas. Un bienheureux dans toute sa splendeur que ce Yoko.