22/06/2014
La journée à Berck
Photo prise à Berck-plage hier après-midi.
Patrick devait se rendre dans une librairie de Berck pour une dédicace, la journée à été fructueuse pour lui. Moi, j'avais décidé, vu la chaleur, le ciel bleu, de passer la journée à la plage avec le livre que je lis en ce moment au rythme de la tortue, je ne saute pas de mots suivant les conseils, et je reviens en arrière assez souvent pour mieux m'imprégner cette fois, ou par étonnement, car Lowry est parfois assez original dans sa façon de faire passer les choses, face à certains problèmes de son personnage il bégaie sans ouvrir le tiret du dialogue car il s'agit de la voix intérieure de celui-ci, cela peut donner : "non non non je n'ai pas dit ça si si si je l'ai dit je l'ai dit ou pas bon sang de corniau d'encorné." Cette voix précipitée se manifeste notamment face au manque, lorsqu'il lutte pour ne pas boire.
J'étais donc sur la plage, hier, libérée. Les enfants alentour étaient sympathiques, parce qu'heureux, ils avaient plus d'espace qu'ils n'en demandaient, du coup je pouvais lire ou même "dormir" tranquille, car j'ai fait les deux sur cette plage... ne dormant que d'un œil du fait que se réveiller sur une plage après un profond sommeil, je sais par expérience que c'est angoissant. La fois où cela m'est arrivé, c'était accompagné d'une perte momentanée de mémoire. Il faut dire que ça s'est produit durant la période où je venais de quitter la région sud-ouest de la France après bien des efforts pour trouver une place dans une structure à un être cher que je voulais ramener près de notre lieu d'habitation. Ce fut un échec et nous retrouver dans le nord à cause de cet échec m'avait chamboulée au point aussi que j'ai eu une prise de poids conséquente en un temps record. C'est donc lors de cette période épineuse que je me suis un après-midi, profondément endormie sur la plage de Berck, au réveil je ne parvenais plus à me souvenir où je me trouvais, ni même qui j'étais. cela a duré quelques secondes où j'aurais pu hurler. Heureusement je n'ai fait que secouer la tête au lieu de hurler malgré l'envie que j'en avais, souffrance muette à son paroxysme, mais les secousses aidant et selon la formule consacrée, j'ai retrouvé mes esprits avant le cri fatidique qui aurait pu non seulement stresser l'entourage mais aussi un peu plus encore le parcours chaotique de la mère déjà suffisamment ébranlée. Depuis je sais ne dormir que d'un œil sur une plage. Après le demi sommeil, la prose éclatante de Lowry, puis le demi sommeil à nouveau, le tout dans un certain ravissement, les enfants pépiant autour de moi sans animosité. C'était bien.
Au bout de trois heures de ce cocktail d'été, j'ai vu arriver Patrick tout content lui aussi de son après-midi à Berck, il avait bien vendu, en plus. Il m'a trouvée bronzée, en fait j'étais percluse de coups de soleil, qui grâce à la crème de calendula, la moins onéreuse qui soit et la plus efficace pour des coups de soleil sans gravité, ne m'ont pas torturée.
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