23/05/2013
Lointaine lecture : Tolkien
Se dégageait du texte à différents moments, divers bruits imaginaires, de nature, d’animaux, à peine un bourdon d’abeille dans le lointain, et même des tintements de casseroles. Je commençai à me laisser porter, à respirer dans cet univers de Tolkien. J’avançai tranquillement, peu à peu, dans un monde fait de petits mondes en coexistence. Mais les êtres qui appartenaient à l’un ou l’autre groupe de créatures, étaient-ils de nature vraiment différente ? Les Elfes et les Hobbits se respectaient, communiquaient. Leur différence d’aspect physique ne tenait pas à leur couleur de peau mais à leur taille, à leur forme. Je découvrais au fil de quelques mots, les hobbits, petits, ronds et costauds avec de gros pieds velus et les Elfes, moins petits, et tous fidèles au même archétype de silhouette fine. Elfes et hobbits, êtres parlant, fraternels bien que présentant sur le plan physique deux genres aussi distincts que celui du chien l'est du chat. « Petits mondes en coexistence » c’était donc beaucoup dire, au fil des pages, je vois ces différents types communiquer si bien, et pacifiquement, que la première impression s’estompe au profit du constat qu'il s'agit en fait d'un monde à part entière, composé de différents groupes d’êtres vivants appartenant chacun à ce que nous pourrions peut-être appeler une race, du point de vue physique. Ensuite je découvre les êtres humains, intégré dans cet univers, dont le fameux héros « Grands Pas ». Mon souvenir fait peut-être plus ou moins faux bond à la réalité du texte de l’auteur, mais j'aurai gardé une reconnaissance de l'enchantement qu'il procure. Il me semble que les personnages baignent longtemps dans les ronronnements délicieux d’une vie quotidienne plaisante, plus tard, lorsqu’ils avancent dans la forêt de tous les dangers afin de sauvegarder l’anneau ou le récupérer, et ainsi sauver le monde des maléfices du pouvoir absolu, ils pataugent parmi des grincements d’arbres mal intentionnés, des craquements inquiétants, des clapotements faisant craindre l’asphyxie de quelque âme vagabonde… jamais de vacarme émotionnel, les grandes douleurs ne sont pas vraiment muettes chez Tolkien mais chuintantes.
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