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16/04/2013

Court extrait de La Gouvernante

"Mais un sentiment inconscient de la féminité les rend respectueuses à l’égard de la gouvernante depuis qu’elles savent qu’elle a un enfant. Toutes deux y pensent sans cesse, et maintenant déjà ce n’est plus avec la curiosité enfantine du début, mais avec la plus profonde émotion et la plus grande compassion.

— Écoute, dit l’une.

— Oui.

— Sais-tu, je voudrais faire plaisir une dernière fois à Mademoiselle avant qu’elle ne s’en aille. Ainsi, elle saura que nous l’aimons et que nous ne sommes pas comme Maman. Veux-tu ?

— Comment peux-tu me poser cette question ?

— Je me suis rappelé qu’elle aimait tant les roses blanches, et alors je pense, n’est-ce pas, que, demain matin, de bonne heure, avant d’aller à l’école, nous pourrions en acheter quelques-unes, que nous mettrions ensuite dans sa chambre.

— Mais quand ?

— À midi.

— Elle sera sûrement déjà partie. Sais-tu, dans ce cas, je préfère descendre très tôt et aller vivement les chercher sans que personne ne le voie. Et nous les lui apporterons alors dans sa chambre.

— Oui, et nous nous lèverons de très bonne heure.

 

Elles prennent chacune leur tirelire et en sortent tout l’argent qu’elles mettent loyalement ensemble. Maintenant, elles sont redevenues plus gaies depuis qu’elles savent pouvoir donner encore à la gouvernante une preuve muette de leur affection et de leur dévouement."

Stefan Zweig

03:12 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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