04/02/2013
Shutter Island
J'ai vu hier Schutter Island, adaptation cinématographique d'un roman éponyme. Le spectateur "marche", il croit durant un certain laps de temps en l’histoire d’un policier aux prises avec un personnel soignant monstrueux : docteurs et infirmiers n’ont d’autre but que de transformer les patients de leur institut psychiatrique en zombies, pour faire de ces malheureux des "agents dormants de la guerre froide". Le spectateur s’est en principe identifié au héros de l’histoire jusqu’au moment où tout bascule : le justicier sympathique est en réalité un patient dangereux que son psychiatre contrôle continuellement, après être entré dans le jeu du malade en jouant le rôle d’un collègue moins gradé. La violence potentielle de ce patient qui s’est monté toute une fiction pour fuir la vérité, serait la justification des mensonges, et jeux de rôles à l'échelle de l'île, des médecins et du personnel. Jeu cruel, à mon avis, peu engageant. Arrive ensuite ce que j’estime être la pente pour le moins ambigüe du film, sur un plan philosophique, où il me semble qu’il est question, de mon point de vue, de faire admettre la lobotomie concernant cet homme en particulier ; le spectateur, après ce grand retournement, va-t-il accepter l’éventualité de cette pratique ? Le héros de cette tragédie, est de cette manière condamné irrémédiablement à renoncer à se retrouver, à être lui-même. À la fin, il semble consentir à la lobotomie pour se débarrasser de sa mémoire. "Vaut-il mieux mourir en homme de bien ou vivre en monstre toute sa vie ?" C’est la question si je me souviens bien que le personnage se pose avant la lobotomie. C'est ce qui s'appelle selon moi, râter son envol.
09:25 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.