08/01/2013
Les gens s'expriment
J’ai aimé Les Enfants du Marais, film de Jean Becker. Le côté candide des personnages principaux m’a touchée. Parti pris d’oublier un temps la politique, on est encore mal remis de la Grande Guerre, mais on veut vivre. Une envie d’école buissonnière, de voyage. J’ai marché à fond, avec l’impression de m’être bien baladée. Amédée, bien que coincé aux entournures dans un carcan culturel un peu lourd, s’évade enfin de son milieu bourgeois grâce aux deux principaux protagonistes du film. Les incultes : Jo Sardi, Pépé, Marie, Le Vieux, semblent plus aptes à vivre pleinement leur vie, un peu trop pleinement en ce qui concerne Jo. Sans doute un peu illusoire tout ça mais cette grande récré m’a fait du bien, des murs tombent, des gens que la société veut séparer en raison de parcours différents se retrouvent. Ils n’entrent pas dans le moule des conventions, et c’est drôle. J’ai lu un tout autre « ressenti » de ce film dans Télérama, voici la critique, qui tient à mon avis du catéchisme sans surprise, mais elle a bien le droit de penser ce qu'elle pense Marine Landrot :
« C'est Laurel et Hardy, version rupestre et franchouillarde. Avec une grosse louche de bons sentiments et une petite cuiller de poujadisme. Domiciliés au bord d'un étang dans des bicoques délabrées, un benêt corpulent (Jacques Villeret) et son copain flandrin (Jacques Gamblin) battent une campagne mordorée pleine d'inégalités sociales. Adapté d'une historiette champêtre sans relief, le film est construit sur leurs fades rencontres avec plus riches qu'eux : un Trissotin bas du canotier (caricatural, André Dussollier perd les pédales pour la première fois de sa carrière), un boxeur à l'uppercut facile (Eric Cantona, toujours pas acteur, malgré des répliques courtes, ponctuées d'anachroniques « enfoiré ! »), un papy pêcheur de grenouilles (Michel Serrault, placide comme le passager d'une croisière troisième âge)... Abonné aux rôles de « petits ronds au coeur tendre », Jacques Villeret exécute à plusieurs reprises les deux gags phares du film : se saouler au pommerol couleur grenadine et trembler devant un majordome sénégalais qu'il traite de Banania. Y a bon, Becker ? Pas très. »
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