09/08/2012
Chemin faisant (suite Les Marcheurs)
Janin retraversa la forêt, en compagnie de sa fille qu’il avait hissée sur ses épaules, le fauteuil de Peter se téléguidait aisément de lui-même, ce genre de robot porteur, avait l’aspect d’un fauteuil roulant au design perfectionné, les Bléassenghs en possédait sans doute un grand nombre de cette facture pour leur population vieillissante dont on ne voyait pas l’ombre d’un spécimen, Janin imagina des institutions cachées, où l’on accédait par des chemins dérobés, comme ce fut le cas pour leur base hospitalière. À la différence que les Bléasenghs n’étaient pas contraints de se cacher, ils le faisaient par choix. Un choix tout relatif, se dit Janin, tributaires des apparences comme ils l’étaient. Le point faible de leur cuirasse, était leur respect des chiens qui s’apparentait au respect de soi chez eux. L’amour que Janin portait aux animaux avait pris source ailleurs, ce n’était pas le même, les attitudes étaient donc différentes. lui n’aurait pas détourné les chiens de leur maître comme l’avaient finalement fait les Bléassenghs s’agissant des gueux. Ceux qui n’avaient pas eu la bonne idée de quitter la ville devaient maintenant se trouver en prison, probablement moins bien traités que les canidés qui remplissaient désormais les chenils. Des loups aux chiens il n’y avait pas grande différence, chemin faisant Janin se mit en tête de capturer quelques-unes de leurs bêtes pour tenter de les mettre en contact, petit à petit, avec des loups. Un Bléassengh ne tue pas de chien, cette bête est sacrée chez eux comme les vaches en Inde. Il y avait sans doute quelque chose à creuser de ce côté-là, à exploiter le plus vite possible pour aider les loups. "Pas de chasse aux loups, sans les chiens" murmura-t-il. Dès la nuit suivante, Janin retournerait à Bléassengh, s’il n’était pas trop tard. Cette résolution prise, il chercha le regard de Peter, mais ne vit que ses yeux éteints.
— Si tu chantais quelque chose pour Peter Janon.
— Chante si tu veux, papa, ça ne me dérange pas.
— On va plutôt écouter l’aube se lever, décida Janin. Le chant des oiseaux Peter l’entendra sûrement mieux qu’une voix humaine pour le moment. Les loups s’en sont allés sinon je leur aurait demandé un petit air comme tout à l’heure.
— Je suis sur les épaules d’un géant, dit Janon en respirant la bise parfumée que les feuillages insufflaient à cette heure.
— Je porte une princesse, remercia-t-il
Ils continuèrent le chemin à l’écoute de cette forêt que la cupidité des hommes rendraient vulnérable si l’on n’y prenait garde mais que les animaux continuaient inlassablement de régénérer, dans un cycle de vie et de mort qui ne demandait qu'à se perpétuer.
09:46 Publié dans Texte à suivre | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.