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17/03/2012

Laïque ou pas

Bonté et dignité vont ensemble, sinon ce n’est que de la dignité d’apparat. Or, la bonté, celle dont on fait preuve vis-à-vis des innocents ou des demandeurs de tout poil, équivaut parfois aussi, et même assez souvent, à savoir dire non. Ceux qui savent la garder en eux sur le long cours, les religieux les appellent des saints et parfois des martyrs. La complexité de la nature humaine étant ce qu’elle est, certains hommes peuvent se montrer extrêmement généreux vis-à-vis de ceux qu’ils estiment être leurs semblables et ignobles vis-à-vis d’autres hommes, qui ne leur ont rien fait, et dont ils ne reconnaissent même pas l’humanité. Il y a des témoignages qui tendent à montrer combien les choses sont potentiellement réversibles de l’humain à l‘inhumain chez un même homme. De grands résistants de la seconde guerre mondiale qui avaient héroïquement combattu la folie et la hargne des nazis pratiquèrent la torture durant les guerres suivantes, d’Indochine et d’Algérie. À une autre époque, Gilles de Rais, héroïque compagnon de Jeanne d‘Arc, se fit le triste parangon de cette réversibilité possible toujours redoutable quand elle va dans le mauvais sens, lui qui employa son oisiveté au massacre d’enfants, sans distinction d’appartenance pourvu qu‘ils soient le plus vulnérable possible. La bonté, si elle est en germe évident chez le petit enfant, est souvent perdue au détour de désillusions ou d’illusions qui ne tardent pas à les envahir, et ne revient qu’au prix d’une maturation plus ou moins lente selon les individus et leurs expériences. Qualité magnifique, quel que soit le contexte, laïque ou pas, dans lequel elle se manifeste. 

 

06:29 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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