04/01/2012
Le rouquin pas méchant
Ce matin, bonnet de laine sur la tête, je n’ai pas entendu le terrible miaulement que Garfield aurait poussé dès potron-minet. J’en ai été informée par un Patrick un peu affolé « Tu as entendu ce boucan !
— Ah oui, on dirait une porte de vieux manoir ce grincement de portière, ambiance film d’horreur.
— Mais non ! Tu n’as pas entendu la gueulante de Garfield ? Il était tapi dans la pénombre devant la porte, peut-être qu’il s’était endormi, je lui ai peut-être écrabouillé la queue… ou pire. Il s’est barré tout courant, quel cauchemar quand il s’y met !
— S’il s’est sauvé c’est qu’il s’en est bien tiré, mais la portière ça te surprend pas le bruit qu’elle fait ? on dirait un grincement de porte de vieux …
— C’est rien à côté du boucan qu’il a fait.
— Ça doit être le bonnet sur les oreilles qui … »
Nous continuons cette haletante conversation un moment puis devisons de choses et d’autres et je dépose enfin mon compagnon à la gare. De retour à la maison, le premier individu que j’aperçois, en train de faire son étirement préféré en plein milieu de la route, c’est l’incontournable rouquin chéri, en pleine forme comme il se doit, petit sourire satisfait au coin du museau. Du coup je me ravise, au lieu d’aller ouvrir la porte du garage, je décide de me garer plus loin, au petit parking après le tournant à une quarantaine de mètres de là ; en plus de me dégourdir les jambes, je vais couper l‘herbe sous le pied du rusé Garfield qui a sans doute décidé de se faufiler dans le garage pour y miauler à fendre l’âme jusqu’à l’arrivée d’un petit pâté servi par Bibi. Sauf que ce matin je ne suis pas d’humeur. Je tourne à gauche, hors de la vue de l’animal que j’imagine bien marri. C’est qu’il deviendrait harcelant ce chat des rues, il faudrait être à sa botte 24 heures sur 24 si on le laissait faire. À peine descendue de la voiture, je vois Garfield vaquer près de la roue arrière, la flairer gentiment, comme s‘il nous souhaitait la bienvenue. Le bougre avait compris la manœuvre. Nous faisons route ensemble jusque la maison, il me tourne autour, me précède, se retourne, empressé comme un guide scrupuleux et enfin il m‘attend à la porte. Garfield ou l’art du harcèlement pas méchant.
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