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11/11/2011

Un petit point

J’ai lu hier quelques pièces de Jean Anouilh : Le Bal des Voleurs, Le Rendez-vous de Senlis, Léocadia, Humulus le Muet. Dans Le Rendez-vous de Senlis, double-jeu de représentation avec deux personnages dont le rôle est de jouer ce qu’ils sont, à savoir des comédiens professionnels, cela bien sûr à l'insu de leur "victime". Ils reflètent du même coup les autres personnages de la pièce, tous menteurs et fuyant la réalité et de ce fait à leur façon, eux-mêmes comédiens mais à temps plein. Dans le Bal des Voleurs deux personnages, purs produits de la bonne société, se révèlent dès le début de la pièce hypocrites, très intéressés et sans scrupules, quasi à leur insu tant cet état leur est devenu naturel, tandis que les voleurs qui se désignent comme tels se laissent plus ou moins attendrir par leurs potentielles victimes. Dans trois pièces sur les quatre lues, une jeune fille, oasis de candeur ou les pieds bien sur terre, mais toujours sincère, parvient à sauver celui qu'elle aime et ce, presque malgré lui. Georges dans Le Rendez-vous de Senlis répondait à l’inconséquence de ses parents par une série de mensonges par lesquels il tentait de fuir la réalité, il ne devient sincère qu’en présence d’Isabelle. Ainsi Barbara, sa vieille complice en tromperies, ne reconnaît pas le Georges qu’aime sa rivale. On retrouve dans ces trois pièces le propos de fond de Anouilh concernant les mensonges sous toutes ses facettes et les plus enfouis. Ceux que l’on se fait à soi-même, dénis de réalité et tromperies de tous ordres, tout cela se produisant dans le contexte théâtral de la vie, où l’absurde, selon Annouilh souvent fruit de l’inconséquence et/ou de l‘immaturité (mais pas toujours), prend trop souvent le pas sur la réalité. Pas de jugement accusatoire cependant. La duchesse par exemple a utilisé la ruse, la tromperie pour combattre une ennemie qu'elle ne déteste pas. On sent aussi chez Barbara une personne malgré tout sincère en amour à qui l'auteur ne jette pas la pierre.

08:26 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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