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06/04/2011

Pas seulement de "l'action"

Quand je lis un bon livre, je ralentis parfois le rythme en retournant  quelques pages en arrière avant de poursuivre avec une attention renouvelée ; ma patience n’est pas la même concernant le cinéma  ; mon intérêt pour l’histoire du film d'avant-hier soir par exemple, s’est effiloché dans les temps morts, y eût-il eu   "plein de rebondissements", je n'accrochais plus.  Le spectacle me semblait trop ostentatoire de toute façon, le jeu des acteurs trop narcissique peut-être. Je me suis  profondément endormie devant la télé. "Too slow-moving", ce fut mon impression avant de plonger. Les films qui se construisent peu à peu selon les imaginaires conjugués d’un auteur et de son lecteur sont plus créateurs d'intensité sans doute. 

Il y a prostration-écroulement (dont je viens de parler à propos de la télé d'avant-hier soir)  et prostration active paraît-il, dans le domaine de la prière chez certains religieux et/ou spirituels ; je ne connais pas, mais  je suppute dans ce cas, une inter-action de grande envergure.

 

Ce matin, c’est plutôt une sensation d’engourdissement, comme lorsque je me réveille la nuit. Un petit fait confirme la chose : je me suis arrêtée à un feu vert, discutant de tout et de rien avec l’ami que j’amenais à la gare ; je vois le feu passer à l’orange, « curieux  »… et la demi-seconde suivante, voilà le rouge. « Il est détraqué ce feu…on ne s’est quand même pas arrêtés au vert ? » L’ami dubitatif m’a répondu qu’en ce cas on nous aurait klaxonnés, « il y avait quelqu’un derrière nous ? » a-t-il ensuite demandé sans conviction. L’automobiliste qui se trouvait là, étant arrivé au dernier moment n’a rien trouvé à redire. « de toute façon a dit l’ami, il vaut mieux s’arrêter à un feu vert que de griller un feu rouge. » Au retour, en attente à la balise d’un rond-point, j’ai remarqué une camionnette jaune canari, ai retenu le profil d’une femme au teint terreux assise près du conducteur ; elle portait de grosses lunettes, une queue de cheval d’aspect visqueux, nouée par un simple élastique, tombait platement sur sa nuque, apparemment ennuyée elle se laissait conduire au travail sans avoir l’air d’approuver vraiment. Plus loin, je me suis encore arrêtée pour laisser traverser un jeune maton en tenue sportive, qui se dirigeait vaillamment vers le portail de la prison. Celui-là avait l’air en forme, une belle tête au teint frais, à l’expression sereine. Il n’entrait pas en terre d’exil, se rendait tout simplement au travail. L’exil sans doute profond où le système pénitentiaire amène ceux qui se sont plus ou moins égarés et cet homme au pas tranquille. J’espère des issues un peu partout parmi ceux qui fréquentent ces lieux contre leur gré, des attitudes comme des passerelles de communication, permettant d’insuffler un peu de liberté  dans les esprits de ceux qui sont derrière les barreaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

03:59 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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