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15/03/2011

Température acceptable

Le garage a repris une température acceptable. Durant l’hiver tout un bric à brac s’y est accumulé, bien qu’il n’y ait eu aucun séisme à déplorer par ici, notamment des bocaux vides, des tapis usagés, des outils de jardinage malencontreusement dispersés dans un coin en jeu de mikado, du matériel de peinture ; quelques feuilles d’automne aussi, le froid vigoureux du début d‘hiver m‘ayant déconseillé de m’attarder dans ce congélateur, elles sont restées là en petits tas variables, soumis aux caprices des courants d’air. Quand ma voiture (qui se faufile partout), est garée là-dedans, je dois me contorsionner dangereusement dans ce qui subsiste d‘espace pour atteindre la porte du garage et décoincer le verrou ou le mettre, c‘est selon, la serrure extérieure ne fonctionnant plus, j’ai en plus, l’impression bizarre que quelque chose de mal rangé pourrait débouler, dans cet équilibre instable, et me faire un croche-pied innocent ou quelque chose du genre ou alors, que ma grosse doudoune hivernale pourrait se déchirer au hasard d’un obstacle imprévu, car on y voit goutte dans ce f…, ce dédale du minotaure, faute de néon. Bon, assez tergiversé, je vais faire régner l’ordre sans plus de détours fumeux, ma petite radio à portée d’oreille afin ne pas me laisser les méninges en repos, charité bien ordonnée commence par un peu de masochisme.

 

Tout est maintenant en ordre dans le garage, j’ai déroulé les vieux tapis sur le sol en ciment après l’avoir soigneusement balayé, (je précise pour les mal intentionnés), ils sont superposés et font un effet moquette, la vieille natte légère mise par dessus fait office de protection. Pendant ce temps, j’écoutais  "Les pieds sur terre" : la Révolution en Tunisie. Les journalistes se trouvaient en un lieu où il y eut des blessés graves. Les personnes interviewées, malgré l’épreuve, sont extrêmement généreuses, chaleureuses, se soutenant les unes les autres ; l’Orient dans toute son authenticité et comme on aime l’imaginer ; beaucoup plus tard, j’écoutais les lettres, lues par une actrice de talent, qu’une patiente en Service psychiatrique écrivait à son fils dans les années 80. Cette femme de toute évidence instruite, au vocabulaire riche, syntaxe irréprochable, se retrouvait pourtant totalement démunie face à la vie, tant sa détresse était profonde. Dans une de ses dernières lettres, elle comprend rétrospectivement ce qui lui est arrivé, la solitude vertigineuse de son enfance face à une mère qui lui répétait sans cesse que ça n‘irait pas, en effet écrit-elle « ça n’a pas été » ; au bout de combien de solitudes, de mère en mère, toujours plus pesantes de génération en génération, la corde a-t-elle fini par casser, c’est la question que je me suis posée. L’Occident, en regard de l’émission écoutée deux heures auparavant, a sûrement beaucoup de choses à apprendre de l’Orient.

Mais je dois y aller déjà, à demain !

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