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09/03/2011

Un crime, de Bernanos

Je pense ce matin au livre que j’ai fini de lire hier soir, j’allais dire au film que j’ai vu, tant cette littérature fait surgir d’images dans la tête du lecteur. Hier, journée de la femme, je lisais Un crime de Bernanos où il est question de quatre femmes évoluant, plus ou moins selon les cas, dans le mensonge. La veuve, personne assez libre d’esprit et argentée se fait assassiner, celui qui est censé avoir commis le crime est retrouvé dans le jardin moitié dévêtu, tué par on ne sait quel complice qui lui aura réglé son compte avant de s’enfuir. Ce n’est pour autant pas vraiment un livre de suspens, on patauge à la limite de l’enlisement avec le petit juge et l’inspecteur, et l’auteur finit par laisser tomber ces piètres enquêteurs pour  nous dévoiler peu à peu, par le biais du courrier et même du brouillon de courrier des protagonistes, le secret de chacun d'entre eux, lié au mensonge et ce dernier, au crime. Une religieuse sécularisée, ou plutôt défroquée, rejette sa fille qu’elle perçoit forcément comme étant illégitime. On imagine que la honte de la mère a dû peser très lourd sur l’enfant. Ce parcours compliqué est-il à l’origine de l’homosexualité de sa fille ? Personne au physique d’aspect suffisamment androgyne pour que son déguisement en curé n’éveille qu’une vive sympathie à l’égard d’un tel prêtre aux traits de visage si délicats, et pas le moindre soupçon quant à son sexe.
On retrouve Bernanos dans ce roman, et sa hantise du mensonge qui prend racine dans l’orgueil et finit par devenir férocement criminel, d’autant qu’un jeune adolescent innocent sans être candide en fait cruellement les frais.
Il y a des livres froids et douloureux qui ont dû donner beaucoup de mal à leurs auteurs mais n’en sont pas moins sublimes.

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