25/02/2011
Il s'attaque à ce clivage perçu comme un gage du progrès
Sur le plan de l'écologie, ce n'est pas vraiment ça, puisqu'il est beaucoup question de réparation de motos dans le domaine du travail manuel, pour ma part c'est la réparation de vélos qui m'intéresse, mais bon, traiter le sujet du clivage intello-manuel, c'est déjà un pas vers plus de naturel. L'extrait :
..."Il n’empêche, l’idée que le salut individuel passait par l’acquisition de connaissances abstraites et de diplômes de plus en plus élevés s’est largement diffusée et elle s’est appuyée sur un mépris ancestral, particulièrement dans notre pays, des professions dites manuelles. Faut-il rappeler qu’en France, les formations débouchant sur les emplois d’ouvriers qualifiés sont de fait réservées aux élèves en difficulté scolaire, et qui s’y trouvent le plus souvent orientés par défaut, convaincus qu’ils n’ont là que ce qu’ils méritent…
Pour bousculer ces préjugés inscrits au plus profond de l’école et de nos élites, Matthew Crawford s’attaque à ce grand clivage perçu comme un gage du progrès entre travail manuel et travail intellectuel. D’un côté, il s’agit de montrer que tout travail manuel requiert de l’intelligence – avec des exemples précis appliqués à la réparation de motos –, et de l’autre que bien des activités dites intellectuelles n’en exigent pas beaucoup. Il discute, en retrouvant les accents du philosophe, la thèse latente selon laquelle on pourrait séparer le faire et le penser et que manipuler des abstractions équivaut à penser. Certes, le leitmotiv du progrès est de nous offrir la possibilité de nous libérer de tous les fardeaux physiques pour nous permettre de réaliser nos véritables aspirations, d’ouvrir ainsi un espace de liberté. Est-ce si sûr ? M. Crawford épingle avec humour tous les discours convenus sur cette nouvelle « creative class » en émergence, qui aurait le privilège de s’épanouir dans son travail et conjuguerait liberté et maximisation de son potentiel, pour le plus grand profit de la croissance économique elle-même. Pourtant, tous ces travailleurs de l’ingénierie, du design, de la publicité ou des secteurs artistiques qui aiment à se percevoir comme libres, créatifs, à l’avant-garde de la modernité le sont-ils toujours et vraiment ? Ou bien tout ceci n’est-il pas pour une grande part rhétorique ? De même, tous ces emplois de cols blancs de grandes entreprises sont-ils, pour n’être pas des emplois manuels, des emplois intellectuels ? ...
Intégral : http://www.laviedesidees.fr/L-intelligence-de-la-main.html
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