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11/02/2011

Jane et Paul

Un texte que je viens d'écrire et que je confie à Haut et Fort, ainsi qu'à mon Blog Fleurs :

Jane regardait son ami Paul s’entraîner sur le cheval qui faisait des tours de piste assez serrés, infatigable. Il était vaguement question pour la débutante d’entrer dans la course juste après cette prestation équestre où le cheval semblait exécuter un numéro de cirque. D’ailleurs on lui jetait quelques regards de temps à autre afin de lui signifier sans doute de patienter, elle répondait chaque fois par un petit hochement de tête volontaire. Peu à peu, les choses devenant tellement passionnantes côté piste, on sembla plus ou moins l’oublier. Jane ne s’impatientait toujours pas malgré le temps qui s’écoulait maintenant sans qu’on lui prêtât  la moindre attention. Les dispositions sportives dans lesquelles elle se trouvait il y a quelques minutes encore étaient pourtant en train de s’étioler, du moins en ce qui concernait le cheval. Après s’être avisée que ce genre d’exercices dont les passionnés ne se lassaient visiblement pas, ne devaient pas être conseillés à tout le monde, elle commença à redouter que l’on se souvînt d’elle. Elle pensait aux saccades que l’on devait durement ressentir à dos de cheval, secouant sans ménagement les organes ; comme pour confirmer cette impression une légère palpitation la fit tressaillir. Mais un autre signe la rebuta un peu plus encore : une enflure de la cheville gauche, un œdème aussi soudain que formidable l’invalida pour de bon, il n’était plus question pour elle d’équitation.

Là-dessus, une amie joggeuse passa à quelques mètres d’elle, tout en sueur, et la héla dès qu‘elle l‘aperçut. D’un coup, l’attention des passionnés équestres se tourna vers la nouvelle arrivante, connaissance de leur novice puisque cette dernière s’en allait en clopinant vers la joggeuse. A peine l’avait-elle rejointe que l’autre sembla s’intéresser au time in de l’éclopée qui semblait être tombée de cheval avant même de l’avoir monté. L’animal mis à rude épreuve, en profita pour faire une pause, tandis que Paul, contrarié, sentait que quelque chose lui échappait : Jane était à nouveau sur pieds, tout au moins le boitillement ne semblait plus l’affecter, elle semblait prête pour de nouvelles activités. Cette impatience soudaine lui parut incongrue et il s’entendit insulter intérieurement celle qui ne semblait déjà plus motivée pour l’équitation. "Son impardonnable manque de volonté", "son intolérable laxisme" pensait-il. Après avoir injurié de façon plus perceptible l’autre fauteuse de troubles, il sollicita à nouveau le cheval, ses amis veillant à ce que tout rentre dans l’ordre.

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