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31/07/2009

Elle pleure par Abad Boumsong

Elle connaît les rues, le nom des ruelles
Les bars où on peut boire jusqu’au matin
Ils font partie de son univers vide et cruel,
La nuit est un voleur, il a dérobé son destin.

Parfois le soir elle rêve d’une autre vie,
Où elle est très loin de toutes ces odeurs,
Loin des ces artères infestées de maraudeurs
Sans le bruit de pas des démons sur le parvis ;

C’est qu’on se perd souvent à travers les autres,
Quand chaque regard est comme un coup de feu.
L’âme meurt quand la fange où elle se vautre
Est informe et qu’elle la consume peu à peu.

Oh ! Si vous saviez comme elle hait ces hommes
Qui font de son corps un temple où ils prient ;
Aucun d’eux ne veut même entendre son cri
Les morts n’ont pas de voix, ce sont des fantômes.

Si elle pouvait mettre le feu à son existence
Immoler ses jours comme on brûle une sorcière.
Mais quand on est maudit, et que seule la potence
Nous appelle, le chant de l’abîme est une prière.

Vous qui lancez des pierres, vous qui les huez
Elles sont comme vous et c’est la même matière,
La même douleur les déchirant d’une horrible manière.
Vous qui les lapidez, savez vous que vous les tuez ?
On est une femme même quand on est prostituée.

http://www.bonaberi.com/article.php?aid=2908

 

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