23/10/2008
Portraits
« ex-inspecteur des Finances, visiteur du soir à l’Élysée où il prodigue avis et conseils au président de la République son ami, successeur de Claude Bébéar, le « parrain » du capitalisme français, à la présidence du directoire d’AXA, Henri de Castries est un homme brillant, et même un brin bling-bling. Capable de raconter en détail un sketch de Fernand Raynaud, de citer approximativement Montesquieu et de ponctuer un exposé sur les arcanes de la finance internationale de petits exemples issus de la sagesse populaire. Tant sur la « chasse aux coupables, ce très vieux sport national » que sur les rémunérations astronomiques des grands patrons, Henri de Castries fustige un « discours ultra-émotionnel » : « Il y a un moment où il faut arrêter de se faire mettre dans les cordes sur ces questions », invite-t-il l’assemblée. Au coeur de la crise, le géant de l’assurance veut déplacer les lignes du débat actuel. « Plutôt que de traquer des coupables individuels, on devrait se poser des questions sur les effets d’un mauvais cocktail de réglementation, assène-t-il. Quand le cyclone a dévasté la Nouvelle-Orléans, on a cherché à arrêter les pillards pour les mettre en prison, mais on n’a guère embêté ceux qui n’avaient pas construit les digues nécessaires. Bien sûr, je suis d’accord, il faut pourchasser les pillards individuels, mais on doit surtout identifier les responsabilités systémiques. » » L'humanité
17:44 Publié dans Extrait d'article | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.