Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/07/2008

Extrait de L'homme traqué

 "D’ailleurs, à voir Lampieur avec ses cheveux coupés ras, son pantalon tenu comme au régiment par une bretelle qui servait de ceinture, son tricot à raies bleues, son attitude déjà courbée, ses larges mains, ses épaules puissamment arrondies et l’expression sérieuse de son visage, l’idée ne venait à personne qu’il pût cacher, sous des dehors semblables, autre chose qu’une espèce d’honnête homme bourru, d’une quarantaine d’années et sans aucune conversation. De fait, il ne parlait jamais. Il écoutait les uns se plaindre des mégots qui devenaient rares, et les autres des métiers qu’ils faisaient, et des flics. Il écoutait et regardait. Et l’on ne s'occupait de lui que lorsqu’il reposait son verre sur le comptoir, en déclarant :

– Patron, du même !

 Aujourd’hui, cette réserve qu’il n’avait cessé de montrer permettait à Lampieur de garder le silence lorsque, après la lecture des journaux, par exemple, M. Fouasse émettait son avis sur le crime."

francis Carco

10:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.