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23/04/2008

Entretien avec Louis Michel

- Que pensez-vous de la demande de Michel Barnier, ministre de l’agriculture français, qui réclame une initiative européenne pour lutter contre la crise alimentaire, en confortant la politique agricole commune ?

- Je suppose que Michel Barnier ne vise pas à utiliser nos surplus agricoles pour les envoyer dans les pays en crise, comme le font les Américains. Si tout le monde procède ainsi, c’est dangereux, car cela peut déstabiliser les productions locales. Imaginons que l’on augmente la production européenne. Il faudra m'expliquer comment cela ne va pas avoir d’effets sur les cours mondiaux. Cela risque de relancer la compétition entre pays pauvres et riches en matière agricole.

Le Monde 23 avril, page 9

 

Le PS réclame un changement du mode de scrutin du Sénat en préalable à la révision de la Constitution

« L'"avant-projet de loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République", dont l’ambition est de rééquilibrer les pouvoirs notamment en renforçant ceux du Parlement, est présenté en conseil des ministres, mercredi 23 avril.

Les sénateurs socialistes font de la réforme de leur collège électoral - qui relève d’une loi ordinaire - un préalable non négociable à la discussion sur la révision de la Constitution. Car ils ont fait leurs comptes : alors que la gauche détient, depuis le 16 mars, une majorité de collectivités locales, elle devrait obtenir seulement dix à quinze sièges supplémentaires aux élections sénatoriales de septembre 2008 (où un tiers des effectifs sera soumis à renouvellement), auxquels devrait s’ajouter une deuxième fournée de quinze à vingt autres sièges en 2011.

Les raisons de cette distorsion : un mode de scrutin en décalage avec la réalité politique et institutionnelle de la France de 2008. Le collège électoral du Sénat est composé à 95% de maires. Parmi ceux-ci, les maires ruraux des petites communes les moins peuplées sont surreprésentés. Les 21 704 communes de moins de 500 habitants, qui abritent 8,9% de la population, désignent 16,2% des grands électeurs. Celles de plus de 100 000 habitants - dont Paris, Lyon et Marseille -, où habite 16% de la population en désignent 8%. » ...

« C’est un problème structurel qu’avait bien perçu le comité Balladur, dont les travaux ont précédé l’avant-projet de loi », souligne le sénateur des Hauts-de-Seine, Robert Badinter. "Il n’est pas concevable que nous entrions dans un processus de révision de la Constitution sans qu’il soit remédié à cette anomalie", prévient l’ancien garde des sceaux. « Si ce préalable n’est pas accepté, la discussion s’arrête, s’il est accepté, elle commence », conclut-il.

Pour se faire entendre, les parlementaires socialistes disposent d’un levier : l’UMP et ses alliés n’ont pas, à eux seuls, la majorité des trois-cinquièmes requise pour l’adoption, par le Congrès, d’une révision de la Constitution.

Le Monde, Christine Garin

 

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