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11/04/2008

Extrait d'un article

du Monde diplomatique :

« Ainsi , M. Obama apparaît comme un palimpseste sur lequel le monde a superposé de nombreux sujets.

 

C’est un messager, mais non un architecte du Parti démocrate moderne. Nouveautés mises à part, sa candidature reprend toute une série de thèmes démocrates devenus traditionnels. De la fin du XIXe siècle au milieu du XXe, le Parti démocrate s’est défini par son opposition à la concentration du pouvoir et de l’argent dans la société américaine. Les candidats démocrates à la présidence - dont William Jennings Bryan (1896, 1900, 1908), Thomas Woodrow Wilson (1912, 1916), Franklin Delano Roosevelt (de 1932 à 1944) et Harry S. Truman (1948) - ont fait campagne pour le « peuple » et contre les « groupes d’intérêt ». Leur vision plébiscitaire du pouvoir politique attendait des « gens ordinaires » qu’ils se gouvernent directement (ou le plus directement possible) et tenaient les lobbys financiers pour corrompus et cupides. Ils fulminaient contre la concentration du pouvoir par les capitalistes, désignés comme les « trusts » ou les « grandes entreprises ». Opposés aux privilèges des élites, les démocrates se voulaient les champions de l’homme ordinaire - supposé blanc et d’origine européenne. L’ère populiste battait son plein.

 

Après la deuxième guerre mondiale, le populisme démocrate s’atténua, ainsi que le manifestèrent les campagnes d’Adlai Stevenson (1952, 1956), de John Fitzgerald Kennedy (1960), de Lyndon Baines Johnson (1964) et de Hubert Humphrey (1968). L’antagonisme entre classes sociales passa au second plan. Certes, les démocrates d’après-guerre défendirent les réformes sociales de l’époque du démantèlement des cartels (Progressive Era) puis de celle du New Deal, et cherchèrent souvent à en étendre le champ (notamment en matière de retraites). Néanmoins, toutes les références à la « lutte des classes » disparurent de leur discours public, les démocrates y substituant un appel à l’union universelle de l’ensemble des races, des croyances et des classes. »

Extrait de l’article L’audacieux pari de Barack Obama, du Monde diplomatique ( page 1 et 12) auteurs : John Gerring et Joshua Yesnowitz.

15:29 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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