07/04/2008
Toi qui chemines
"Tout l'esprit de La Méthode tient dans ces vers lumineux du poète espagnol Antonio Machado, cités dès les premières pages : « Caminante, no hay camino, el camino se hace al andar. » « Toi qui chemines, il n'y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant. » En fait de méthode, il est ici question d'une recherche, d'une enquête et d'une quête de méthode, tendues vers un objectif un peu fou : dé-cloisonner, dé-compartimenter le savoir humain. « Il y a un vice dans notre façon de penser, écrit Edgar Morin. Plus les connaissances s'accumulent, moins le monde devient compréhensible [...]. Ce qui nous manque le plus, ce n'est pas la connaissance de ce que nous ignorons, mais l'aptitude à penser ce que nous savons. » Comment donc, s'interroge-t-il au fil des six volumes de La Méthode, relier la société et la nature, l'homme et le cosmos, les sciences humaines et les sciences naturelles ? Comment interféconder physique, biologie et philosophie ? Morin nous embarque dans une méthode anticartésienne pour construire sa « théorie de la complexité » : il chemine, hésite, s'attarde, n'élimine ni désordres ni hasards. « Contrairement à l'opinion courante, écrit-il, la connaissance progresse en intégrant en elle l'incertitude, non en l'exorcisant.» C'est ici
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