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13/09/2007

Dossier : deux visages de l'humanité

Je mets ma nouvelle en ligne à 21 heures. Pour l’heure, je vous propose le préambule du dossier du philosophie magazine de ce mois : Comment devient-on un héros ? Comment devient-on un bourreau ?

 

"L’événement littéraire de l’automne dernier est assurément le succès des Bienveillantes, où Jonathan Littell invite son lecteur à s’identifier à l’officier nazi Max Aue. La Vie des autres a également fait la surprise ce printemps. Le public a plébiscité ce film qui montre un agent de la Stasi, fonctionnaire zélé du parti communiste en ex-RDA, s’ouvrir à la compassion et aux sentiments. Ces deux phénomènes témoignent d’une curiosité renouvelée pour la personnalité des bourreaux. Pourquoi cette figure revient-elle sur le devant de la scène ? Parce que notre époque sceptique, portée au relativisme, recherche une personnification du mal ? Bien au contraire. Ni Max Aue ni l’agent de renseignements Gerd Wiesler ne sont présentés comme des tueurs sadiques et inhumains. Ce n’est pas sur la monstruosité des personnages, mais sur leur humanité, sur leurs trajectoires existentielles, que s’interrogent ces fictions. Cette démarche ne va d’ailleurs pas sans ambiguïtés. Les bourreaux seraient-ils en train de devenir, dans notre imaginaire, les nouveaux héros ? Il nous paraissait urgent de nous interroger sur ces deux extrêmes de l’action morale, pour tenter de comprendre ce qui les distingue. Qu’est-ce qui fait que des individus basculent de la normalité dans la barbarie ou choisissent de risquer leur vie pour sauver leurs semblables ? Dans ce dossier, témoins et spécialistes apportent leurs réponses. L’historienne Gitta Sereny évoque sa rencontre avec un représentant du IIIe Reich, Franz Stangl. Le philosophe Michel Terestchenko se penche sur « l’absence » et la « présence à soi » qui différencierait bourreaux et héros. L’ancien président de médecins sans frontières Rony Brauman et le politologue jacques Sémelin décrivent la mise en place des mécaniques génocidaires. L’écrivain et grand reporter Jean Hatzfeld livre une vision de l’intérieur de la tragédie rwandaise. Enfin, le psychiatre et psychanalyste Christophe Dejours se demande si, dans le monde du travail contemporain, on rencontre des formes atténuées de collaboration et de résistance."

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