04/07/2007
Doxa
Histoire de mieux comprendre ( au cas où ) le contexte politique , je vous propose un peu de lecture, vous trouverez le site d’où cet article est tiré en cliquant ici, ensuite si vous êtes d’accord pour écouter de la bonne musique, cliquez là.
Les quatre doxa
1.1. La première peut être intitulée « doxa circulaire de pauvreté et violence ». Elle correspond au constat allégué que : i) la pauvreté engendre systématiquement la violence, et que ii) l’accumulation de violence ainsi engendrée produit à son tour plus de pauvreté, qui elle-même…, etc. Soit un jugement d’évidence, que l’on ne manque jamais de consolider par de nombreuses preuves à l’appui (2).
1.2. La deuxième doxa qui rend délicate notre approche, c’est la « doxa Nord/Sud », dont la mondialisation même peut être considérée comme achevée. C’est l’idée que les rapports entre pauvreté et violence doivent être principalement pensés à l’aune des rapports Nord/Sud, et ce dans une perspective historique et géopolitique remontant au moins aux premières colonisations modernes. De ce point de vue, tout ou l’essentiel pourrait être expliqué par les asymétries économiques, politiques, sociales et culturelles introduites par les colonisateurs, et dont les effets contemporains se lisent principalement en termes de flux migratoires engendrés par la paupérisation des populations concernées « du Sud » (3).
1.3. La troisième doxa occupant le terrain, c’est la « doxa des deux rives de la Méditerranée » , que l’on pourrait encore désigner par la présentation symbolique : Europe/(Maghreb+Machrek). Cette doxa constitue une spécification de la précédente (Nord/Sud), pour laquelle le développement de violence et pauvreté au sein de « l’aire méditerranéenne » doit être prioritairement analysé à l’aune des asymétries historiques instaurées entre les deux rives dans la période moderne et contemporaine. L’emblème de cette doxa peut être trouvé dans les récents événements de Ceuta et de Melilla (4), ainsi que dans les interprétations chaotiques qu’ils ont suscités.
1.4. Enfin, la quatrième doxa ayant pris une place considérable dans les discours sur pauvreté et violence, c’est la « doxa de la globalisation », qui s’articule avec la première (la doxa circulaire), pour la prolonger et la renforcer. Du point de vue de cette doxa, c’est « la globalisation » (économique, financière et informationnelle, par différence avec les autres mondialisations) qui doit être considérée hic et nunc comme « premier moteur » d’une accentuation de « la pauvreté » (mondiale, régionale et locale) réduite à ses dimensions économique et sociale, puis d’une extension corrélative de « la violence » (plurielle), les trois « phénomènes » se renforçant mutuellement, de sorte que les moyens de sortir d’un tel « cycle » apparaissent des plus complexes à élaborer (5).
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