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04/08/2019

tranche de vie et tronche de cake

 

Nous avons eu des soucis avec un seul voisin et cela a traumatisé le porte-monnaie et un peu autre chose chez nous. Concernant mon ami, il n'est pas habile au niveau du maniement d'outils.  Cela dit, il a un poignet souple pour la rythmique en guitare et il peut éventuellement faire de jolis arpèges sur certaines chansons. Mais là n'est pas le sujet. Dans la crainte de se retrouver avec un doigt en moins en maniant la cisaille et connaissant mon amour des plantes, il m'a demandé, un peu en panique, de couper les branches d'un groseillier, lesquelles menaçaient de caresser le grillage du voisin belliqueux. Il y a de cela trois ou quatre ans, un branche de framboisier avait effleuré ce grillage et l'autre, le personnage de l'autre côté du grillage et non pas du miroir   avait demandé au concierge son aide. Celui-ci allait prouver à cette occasion qu'il avait raté son intégration du moins de notre point de vue, car il assista le méchant bonhomme dans sa démarche guerrière au lieu de lui expliquer l'absurdité de la chose. En effet il remit dans notre boîte aux lettres un mot non officiel mais estampillé au blason de l'agence immobilière  un mot comme quoi nous devions rembourser le grillage, du fait du mauvais état "de notre terrain" (qui est en fait un patio planté de plusieurs essences). "Mauvais état" juste parce qu'un framboisier avait "agressé" le dit grillage en pointant une branche vers lui. À la fin de la bafouille nous était assuré toutefois que l'assurance nous rembourserait le grillage de clôture.

J'étais donc allée voir l'assureur en lui racontant la chose telle quelle, sans tricher. Et évidemment il n'était pas question pour lui de rembourser quoi que ce soit. J'exerçai donc une pression morale.

— C'est comme cela que la franchise est récompensée ?  Je fais quoi maintenant ? L'année dernière déjà la voisine, sa femme m'avait parlé des framboisiers à arracher parce que pour elle on ne doit pas laisser pousser "d'herbe" dans un patio... ils ne vont pas s'arrêter comme ça à mon avis. Surtout avec l'adoubement du concierge.

— Écoutez, il va vous en coûter quelques euros mais après ils vous ficheront la paix. Faites venir un huissier. Je vous donne les coordonnées d'un huissier sérieux. Après son rapport ils ne vont plus vous embêter.

 

Un huissier !  Pour moi, c'était étrange.

 

Pour avoir la paix, j'ai contacté le bonhomme qui, quelques jours plus tard fit le job. Photos à l'appui, il démontrait que l'abaissement du grillage à certains endroits provenait du "camp" voisin, selon des constations "balistiques", puisque le grillage penchait de notre côté.

 

Nous avons envoyé son rapport à l'agence immobilière qui ne nous a pas embêtés. L'huissier en quelque sorte contre le zèle d'un concierge protégeant des chelous dans leur volonté de nuire.

 

D'où le traumatisme de Patrick quand il voit une branche caresser le grillage, bien que le groseillier ait été planté à distance réglementaire. La séance photos de l'huissier avait passé les cents euros il faut dire. Il avait donc fallu acheter la tranquillité à prix conséquent pour notre modeste budget.

 

Les séquelles que je garde de cette histoire est que ce matin, je disais "tronche de cake" pour parler du voisin. Pas cool, c'est vrai. Cela m'agaçait que Patrick imagine que le gars, qui depuis à levé une barricade en bois de deux mètres de hauteur, puisse regarder entre les interstices de sa nouvelle clôture pour surveiller si une branche approchait dangereusement d'un grillage qui ne le concerne plus, puisque celui-ci est occulté par "sa barricade". Mais j'ai coupé les branches pour la tranquillité de Patrick. Cela a pris quelques secondes. Après il semblait soulagé d'une constipation douloureuse.

Ce blog m'a servi ce jour de balance, mais il y a balance et balance. J'estime être une "balance légitime-défense", dans ce cas de figure. Un peu comme les victimes de harcèlement qui dénoncent leur bourreaux. Je ne suis plus victime du même coup.

Ce voisin est-il mon prochain Jésus ? Avouez que non seulement il ne m'a pas donné la moitié de son manteau mais qu'en plus il m'a fait tristement bourse délier.

De plus, ce matin, m'entendant couper les branches il a bêlé le nom du petit fils de sa femme, comme si cela lui octroyait une légitimé pour nous avoir fait subir ce truc. C'est la faute à Pétain ce syndrome du bêlement de prénom ? Ou ça vient de plus loin, des instincts primitifs de gros reproducteurs pour asseoir leur pouvoir ?

 

Je ne dis pas cela amèrement, Seigneur christ. Je ne peux juste pas m'empêcher de le penser.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

11:19 Publié dans Note, prière | Lien permanent | Commentaires (0)