Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/01/2017

Forêts, lacs et rivières... et les jardins

 

Forests, lakes, and rivers, clouds and winds, stars and flowers, stupendous glaciers and crystal snowflakes - every form of animate or inanimate existence, leaves its impress upon the soul of man.

~ Orison Swett Marden

 

.... — toute forme animée ou inanimée d'existence laisse son empreinte sur l'âme de l'homme.

 

Orison Swett Marden, lu dans le Daily Ray de ce matin parle de la nature essentiellement, non aseptisée... et c'est dans ces lieux non aseptisés que l'homme peut se mesurer à lui-même, capter ou pas, les flux et reflux d'énergie qui peuvent l'affaiblir gravement parfois ou au contraire lui donner des forces. Or les autoroutes dont parle Ian Watson sont coupées de la nature, ce ne sont pas des routes vivantes, tellement "separate" que les hommes qui les empruntent peuvent se sentir déconnectés de leur mémoire...

 

mais  la nature, ça peut être aussi un ours qui vous fonce dessus... elle peut administrer des leçons de vie fatidiques si on n'a pas appris à la connaître sous tous ses aspects, et  à être prudent.

 

Les jardins c'est encore du contact avec la nature. J'ai lu ceci ce matin à leur propos :

 

"Le jardin est une école de vie, un lieu de maturation qui demande du temps et des soins. On y expérimente l'alliance indissoluble de l'effort, de la peine, du combat et du ressourcement, voire de la joie de la contemplation. Nous devons apprendre à écouter, à reconnaître, à comprendre, à respecter. C'est un lieu de patience et de silence éloquent.

L'hiver, saison du grand silence, est un temps propice pour tailler, enrichir la terre, alors que rien ne semble se passer au-dehors. Il faut attendre longtemps, accepter de ne pas voir immédiatement. Temps d'espérance: le bulbe enfoui au creux de la terre se développe invisiblement, sans bruit, avant l'éclosion du printemps - saison tellement attendue pour la beauté des fleurs, des couleurs, des parfums, la floraison des arbres fruitiers. Vient l'été, saison de la récolte, de veille, d'entretien. Puis l'automne, période en apparence plus ingrate avec ses pluies, le vent, le dépouillement des arbres, le ramassage des feuilles: tous les signes avant-coureurs de l'hiver. Mais la saison de l'automne est aussi le temps où l'on plante les arbres, c'est-à-dire où il faut se tourner vers les profondeurs. Ici tout se concentre autour de l'enracinement, telle une promesse semée en terre qui devra traverser la rudesse de l'hiver."

Jubilate Deo du jour

Routes et autoroutes

 

Dès les premières pages sur Tom Ryan, personnage du roman de science fiction Oracle,  de Ian Watson,  il est question de déconnexion. Tom et sa sœur traumatisée encore plus qu'il ne l'est par la mort de leurs parents,  tués lors du crash de l'avion où avait été déposée une bombe, vivent-ils à part ? Peut-être bien car Tom se défend de toute liaison véritable, de longue durée avec une femme, du moins, au début du roman. Son devoir de protection de sa sœur étant prioritaire.

Voici comment il se sépare d'Eeva, la femme avec qui il se sentait pourtant en affinité,  après qu'ils ont fait connaissance via une conversation en anglais et en latin qui a duré toute la soirée :

 

"Il était grand temps de partir. Comme il se levait, Eeva fit de même.

 

S'étirant un peu, elle l'embrassa furtivement sur la joue.

 

"Je pense que je suis un peu saoule" annonça-t-elle "Je dois aller dormir."

 

Pas d'ambiguïté : au lit. Mais pour dormir. Devait-il lui rendre sa bise ? Probablement pas.

 

"Alors au-revoir, Eeva."

 

Il hissa son sac de cuir noir sur son épaule.

 

"Conduis prudemment. Tu prends la M1 ?"

 

Les gens qui se quittent parlent souvent de manière à neutraliser les possibilités de le faire. (NP : j'aurais pu traduire "de manière à ne pas se donner les moyens de le faire", qui sonne plus "pensée française", mais est-ce qu'avec cette version on est encore fidèle à la pensée de l'auteur ?)

 

Il pouvait rejoindre l'autoroute à quelques kilomètres seulement au Sud à Lutterworth. Mais il ne le ferait pas.

 

"Je resterai sur l'A5 tout le long. C'est une route vivante qui a une histoire. Je me suis senti déconnecté durant toute la journée."

 

Il faisait allusion à cet hôtel et à la vision aseptisée d'un monde harmonieux de discoureurs.

 

Eeva pouvait-elle supposer qu'elle l'avait débranché et que maintenant, délibérément, il rejetait leur affinité.

 

"L'autoroute semble irréelle, expliqua-t-il. Elle est tellement à part. L'A5 est une bonne route. Elle est large et droite."

 

Walting Street était presque parallèle à l'autoroute. La nécessité de prendre des initiatives au volant — cependant pas trop — et la variété modérée de celle-ci, le garderait en état de vigilance. Non pas qu'il se sentît las pourtant.

 

Il sourit largement.

 

"Je pourrais conduire plus vite sur la M1. Je sais quels ponts sont munis de radars. Mais il se pourrait que je l'oublie, nous revoyant à converser ensemble."

 

"Vale !" dit-elle "Bene Habet !". Ce qui tenait presque du Romain pour se souhaiter une bonne journée. Ou une bonne vie."

 

Ian Watson

 

Fin de l'extrait, je ne mets pas l'original du texte, en anglais,  car je n'en ai pas le temps. Je pense l'avoir traduit au mieux. Tom veut se reconnecter, si bien qu'il prend une "route vivante", qui a une histoire. L'autoroute est "separate" mot qui signifie "coupé", "à part", et pourtant presque tout le monde choisit de prendre l'autoroute. Walting Street, la route qu'il va prendre, est une ancienne voie romaine. Nous est dit que c'est la mémoire qui rend vivantes  les routes. Les hommes se souviennent de son histoire, la route devient plus émouvante, parfois il ne connaissent pas son histoire mais sentent qu'elle en a une par l'ambiance qu'elle dégage.

 

En est-il de même pour les humains ? ... se souvenir de leur parcours, de leur route, de leur histoire, pour ne pas les déconnecter comme des choses aseptisées... peu à peu rendues irréelles ? Ce serait cela le vrai froid qui fait mal... attention de ne pas "congeler" les êtres, à part les uns des autres !   

 

 

 

02:45 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)