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21/01/2017

Ian Watson

En ce moment je lis Oracle de Ian Watson, dans sa langue originale, en anglais, mes lacunes en vocabulaire m'obligent à avoir le dictionnaire anglais à mes côtés, mais ayant plutôt bien intégré la grammaire anglaise, je finis toujours au bout parfois de quelques secondes, le temps de vérifier la définition de quelques mots ou d'un seul, par comprendre exactement ce qu'écrit Ian Watson.

 

Vers la page 10, son personnage principal, Tom Ryan, rencontre une traductrice finlandaise, Eeva,  résidant à Bruxelles. Où l'on apprend que les Finlandais connurent la guerre civile et aussi la Guerre d'hiver, un épisode très peu connu de la deuxième guerre mondiale. L'écrivain la décrit vive et un peu trapue, jeune, drôle et possédant le privilège de savoir parler outre le finlandais, sa langue maternelle, le suédois, qui est la deuxième langue officielle en Finlande, le néerlandais, le français (étant donné qu'elle travaille à Bruxelles) et aussi l'anglais, elle dialogue en effet parfaitement bien avec le héros Tom Ryan, dans sa langue  à lui, mais pas que dans celle-là ... tous les deux dialoguent aussi en latin !  ils sont des passionnés de cette langue "presque morte" dit l'écrivain. "Presque" car d'aucuns la parlent encore dans un contexte religieux. Mais eux, minoritaires parmi les minoritaires, la parlent hors contexte religieux. Surtout Eeva qui n'est pas du tout branchée religion à l'inverse de Tom, catholique irlandais.  Revenons à notre décompte : Eeva parle donc  couramment six langues ! Et outre ce fait, dit l'écrivain par le biais de son personnage,  elle possède un personnalité sympathique, une femme pleine d'empathie en somme. Ce don des langues la fait appartenir à une élite d'avant-garde pense Tom et il en a bien le droit.  Si les hommes sont égaux en dignité, ils ne le sont clairement pas dans le domaine intellectuel.  Tom Ryann, responsable d'un service de traduction se sent en affinité avec elle mais se défend d'en tomber amoureux car il est en charge de sa sœur Mary, en grande difficulté sur le plan psychique depuis que leurs parents  sont morts dans un avion qui se rendait à Bethléem, celui-ci ayant explosé en vol à cause d'une bombe à bord. Mary ne s'en remet pas en raison du sentiment de culpabilité qui la ronge. Si ses parents se rendaient là-bas, c'était en effet, dans leur esprit de croyants catholiques, pour se rapprocher de Dieu et ainsi mieux prier pour leur fille Mary qui leur donnait du souci.

 

Le monde moderne aseptisé de l'intérieur, j'entends,  qui ne se choque plus de rien, placide face au sang qui coule, tourmente quelque peu Tom. Il suppute aussi que son métier pourrait lui échapper. Si Eeva pense qu'être responsable d'un service de traduction est une occupation qui aide les peuples à mieux se comprendre, lui pense qu'il n'aura peut-être plus l'occasion de se montrer utile dans ce domaine en raison des progrès de l'intelligence artificielle, laquelle pourrait surmonter les nuances et ambiguïtés de chaque langue et livrer des traductions parfaites à tout un chacun, via une technologie de pointe que nous connaissons déjà bien.

 

C'est vrai que d'un côté tout le monde serait égal, pour peu d'avoir les moyens de se munir d'un appareillage spécifique : ordinateur muni d'une lentille et relié à un casque.   Émettre par exemple tout bas dans sa langue maternelle alors que l'ordinateur diffuse tout haut la traduction en hongrois si vous parlez à un(e) hongrois(e) ou en japonais si vous parlez à un(e) japonais(e). Tom pense que d'ici 20 ans nous en serons là.

Et donc même certaines élites auraient à souffrir de ce monde terriblement moderne et qui à force de modernité supprime pas mal de métiers.

C'est un prix de l'égalité cher à payer, à cause de la disparition de métiers mais aussi du fait que la machine incite dans certains cas à se relâcher au niveau des efforts intellectuels que chacun devrait faire quelque soit son niveau.

Mais le livre de Ian Watson parle pourtant d'un prodige travaillant à la conception d'un nouvel engin, lequel nous permettrait d'éviter les catastrophes à venir... si le monde continue d'aller comme il va. Un engin qui régulerait la population des machines par exemple ? Pour le savoir il faut que je continue la lecture de ce livre, qui est un peu lente, mais je progresse en vocabulaire, et ça devrait s'accélérer à mesure que j'avance dans le livre. Du coup, me voilà moins branchée sur Internet. Sauf pour les exercices de qi dont j'ai déjà parlé et la lecture de quelques blogs de femmes et parfois hommes prodigues en conseils santé et pour ce qui est de Jubilate deo, en prières et méditations. De temps à autre je viendrai ici mettre un petit mot quand même (à l'occasion d'une consultation de Linguee par exemple), du moins je l'espère, car qui sait, comme dirait Tom, ce qui peut toujours arriver.

11:57 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)