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11/09/2016

La sécurité alimentaire au Niger, extrait de l'article

 L'article est de Alain Bonnassieux, et s'intitule Stratégies et dynamiques au Niger face aux contraintes environnementales.
 
extrait du paragraphe : Politiques publiques sur le plan alimentaire au cœur des enjeux du pouvoir :
 
 
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"De nombreuses initiatives sont prises par les sociétés rurales pour faire face aux défis auxquels elles sont confrontées (Luxereau, 2014). L’évolution des représentations de la nature favorise la mise en valeur d’espaces longtemps délaissés, comme les bas-fonds de plus en plus convoités pour le maraîchage. Des espaces agricoles dégradés sont reboisés dans l’Ader et dans la région de Zinder. On assiste au développement de l’arboriculture et de l’activité des pépiniéristes. Les actions de restauration des sols entreprises avec l’appui de projets dans certaines zones permettent un recouvrement de leur fertilité. L’implication des organisations paysannes dans la gestion des aménagements hydro-agricoles en bordure du fleuve Niger a entraîné une amélioration des rendements rizicoles et de leur mise en valeur. Les productions agricoles, oignon, produits maraîchers, sésame, souchet, qui font l’objet d’une demande importante sur le plan national et dans les pays de la sous-région, progressent. La modernisation des pratiques techniques, le développement de la petite irrigation, l’existence de réseaux commerciaux bien structurés favorisent leur développement. Dans les régions concernées, l’exode rural diminue. Les revenus issus des productions commercialisées sont utilisés pour acheter des vivres, améliorer l’équipement, accroître le cheptel. Mais, l’expansion de certaines spéculations s’accompagne d’une augmentation des différenciations sociales et d’accès au foncier. Les terres de bonne qualité se raréfient à cause de la saturation foncière (Waziri Mato, 2014).

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La portée de ces mutations est encore trop réduite pour permettre à la majorité des ménages de bénéficier d’une véritable sécurité sur le plan alimentaire. Les montants des redevances payées par les usagers grands aménagements hydro-agricoles ne sont pas suffisants pour assurer leur gestion durable (Baron et al., 2010). L’agriculture pluviale reste dominante et est en majorité extensive et manuelle. La plus grande partie des ménages a de faibles capacités de production et cultive des superficies réduites dont la fertilité diminue à cause de leur surexploitation et de l’érosion. Seulement une minorité d’exploitations de plus grande taille, mieux équipées et disposant de plus d’actifs et d’animaux, parvient à l’autosuffisance et a des pratiques qui permettent une préservation des sols"