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14/08/2014

Grenadou paysan français

J'ai repris le livre et en suis arrivée à la partie où Eprhaïm Grenadou part à la guerre de 14 ; au début, vu son âge (18 ans) et parce qu'il est artilleur et doit apprendre le métier si l'on peut dire, il est un peu épargné, mais ensuite c'est le plein enfer. La pauvreté extrême, la plus radicale, c'est bien la situation de soldat où il se trouve alors, ne pas y perdre sa santé mentale si on n'y reste pas physiquement est déjà un exploit. Un obus tombe dans ce qu'ils appellent leur cuisine par exemple, et l'homme avec qui il bavardait une seconde auparavant est coupé en deux... il a vécu ce genre d'horreur qu'on a du mal à se figurer. Un extrait :

"D'abord il a fallu trouver les harnais dans la glaise. Presque impossible de seller les chevaux ; pour se parer du froid, ils se rapprochaient les quatre jambes ensemble et ça leur gonflait le ventre. Enfin on repart.

On a encore battu en retraite jusqu'à peut-être midi. Quand on est arrivé dans un pays où il y avait des civils, on s'est couché dans un grenier. En se réveillant deux heures après, la moitié des gars avait les pieds gelés. Ils en faisaient des grimaces... les pieds gelés en plein mois d'avril !

Voilà la fin de cette offensive. Il paraît que cette journée-là a coûté cent dix mille hommes hors de combat, sans parler des chevaux. Enfin, quand on n'a même pas le temps de s'occuper des bonhommes qui sont foutus, vous pensez bien que les chevaux..."

02:39 Publié dans Livre, Note | Lien permanent | Commentaires (0)